Afrique de l’Ouest : une politique d’agroforesterie nationale ciblée inexistante !

Peu de pays de l’Afrique de l’ouest dispose d’une politique nationale d’agroforesterie ciblée. C’est que relève une enquête dénommée : « Déficits politiques et opportunités de développement de l’agroforesterie à grande échelle en Afrique subsaharienne: Recommandations issues d’une revue des politiques et pratiques récentes ». Selon ce document, malgré des efforts importants, l’agroforesterie n’a pas encore été suffisamment intégrée ou appuyée dans les stratégies et cadres politiques existants.

Cette enquête a été menée dans huit pays comme le Kenya, le Rwanda, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal. A l’absence de politique ciblée, souligne le rapport ; différents aspects de l’agroforesterie sont disséminés dans les politiques ou stratégies agricoles, forestières, liées aux ressources naturelles et au changement climatique. Cette remarque concerne les pays de l’Afrique de l’ouest. Par contre ceux qui de l’Afrique du l’Est font mieux comme le Kenya.

« 10% de couverture arboricole sur les terres agricole »

Par exemple, en 2009, le Ministère Kenyan de l’Agriculture a pris de nouvelles règles de foresterie agricole.  Elles exigent 10% de la surface de toutes les fermes qui ont une couverture arboricole, en réponse à la déforestation sévère du pays.

Après le Kenya, le Rwanda a également examiné et intégré l’agroforesterie dans ses politiques et plans nationaux. L’Ethiopie, elle est sur le point de finaliser une stratégie d’agroforesterie et le Kenya a également entamé l’élaboration d’une stratégie.

Quels sont les obstacles à une politique nationale d’agroforesterie ciblée en Afrique ?

Ce rapport explique qu’il y a des progrès vers l’agroforesterie. Néanmoins, des obstacles politiques majeurs entravant l’adoption de l’agroforesterie ont été identifiés parmi les pays passés en revue. Le principal obstacle consiste l’absence totale de politiques liées à l’agroforesterie. Parmi les pays cités dans cette situation, il y a le Mali et la Somalie.

L’existence de politiques qui limitent l’accès, l’utilisation et la vente de produits issus des arbres, ont été décriées par ce rapport. Selon ce document, cette situation décourage les agriculteurs quant au fait de planter des arbres sur leurs terres (par exemple, au Mali, et au Ghana).

Les politiques fragmentées et sectorielles sont aussi un autre frein à l’adoption d’une politique agroforesterie. Ces politiques conduisent à des incohérences. Il y a également la promotion de la mécanisation dans les politiques agricoles qui décourage l’intégration des arbres dans les exploitations agricoles.

Des recommandations vers une politique de l’agroforesterie réussie!

L’agroforesterie fournit une occasion unique de faire face à l’urgence du changement climatique, à la dégradation des terres et à la perte de la biodiversité tout en contribuant aux aspirations, objectifs et engagements de développement nationaux et régionaux.

Les pays doivent se lancer dans l’élaboration et l’approbation législative de politiques agroforestières nationales. Selon le rapport,  il est essentiel de combler les faiblesses concernant les capacités d’appui technique et de mise en œuvre, et de développer des mécanismes financiers pour le développement de l’agroforesterie. Les services d’appui technique doivent être plus formés et financés. En ce moment ils seront en mesures  de soutenir les agriculteurs pour le développement de leurs systèmes agroforestiers.

L’agroforesterie est désormais enseignée dans les cursus scolaires

L’agroforesterie est désormais enseignée dans les cursus scolaires de nombreuses universités de l’agriculture et foresterie en Afrique, et inscrite dans l’agenda de la plupart des institutions de recherche agricole et forestière. « Cette capacité devrait maintenant être mise à profit pour accélérer l’effort d’apprentissage pratique sur le terrain et appuyer des programmes à grande échelle plus ambitieux », souligne le document.

La filière de l’agroforesterie présente des opportunités mais nécessite des incitations, des investissements et des conditions politiques favorables pour assurer son développement, d’autant plus que les arbres peuvent prendre plusieurs années avant d’être productifs.

L’insécurité ou l’ambiguïté du régime foncier et de propriété des arbres crée une incertitude à long terme pour les agriculteurs et les éleveurs. Ces éléments limitent également le succès des initiatives d’agroforesterie. Dans les pays où le régime foncier et de propriété des arbres a été réformé ces dernières années, l’adoption par les agriculteurs de systèmes agroforestiers a connu une expansion notable.

Source : Note d’orientation stratégique “Reverdir l’Afrique”

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