Climat : les émissions de CO2 du transport aérien négligées
Avec une part de 3 à 4% des émissions globales de CO2, le transport aérien sont négligées et échappe à tout contrôle. Ni l’Accord de Paris, ni le Protocole de Tokyo, encore moins l’Organisation internationale de l’aviation civile n’ont pris des mesures fortes pour diminuer ou compenser l’émission de gaz à effet de serre dans ce secteur. Au même moment, l’industrie du transport aérien croit avec la pollution qui y va avec.
Au total, les émissions de l’industrie de l’aviation depuis ses débuts en 1940 à 2018, équivalaient à 32,6 milliards de tonnes de CO2. Environ la moitié de ce total a été généré depuis 20 ans seulement. Ces 32,6 gigatonnes de CO2 représentent environ 1,5% de tout le CO2 émis dans l’histoire.
C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs de la Metropolitan University, à Manchester, en collaboration avec plusieurs autres scientifiques et instituts de recherche d’un peu partout dans le monde
L’Accord de Paris n’a pris des dispositions que pour les vols internes
Les émissions de CO2 émises du transport aérien sont négligées ne sont pas assez prises en compte dans la lutte contre le réchauffement climatique. Par exemple l’Accord de Paris n’a pris des dispositions que pour les vols internes qui ne représentent que 36% du trafic aérien. Dans ce document, aucune mesure n’a été prise par rapport au CO2 émis par les vols internationaux (64% du trafic aérien).
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En outre, le secteur aérien a échappé au protocole de Kyoto et les négociations au sein de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) qui sont censées combler ce manque patinent depuis plus de 15 ans.
De manière officielle, la part du transport dans le réchauffement climatique est plus de 2%, selon le Réseau Action Climat. Cependant, cette estimation ne prend en compte que des données de 2006.
La pollution liée au transport aérien équivaut à celle de l’Allemagne !
Même si la part de 3% d’émission de CO2 mondial parait modeste, il faut noter que la moitié a été générée en seulement 20 ans. Toujours selon le Réseau Action Climat, si le transport aérien était un pays, il serait classé 21e en termes de PIB. Avec près de 700 millions de tonnes de CO2 émises en 2012, il occuperait la place de 7e pollueur au monde. C’est l’équivalent d’un pays comme l’Allemagne, ce qui est loin d’être négligeable.
En plus, nous assistons à la multiplication du nombre de vols, du nombre de trajets, l’augmentation de la taille des flottes, de la taille moyenne des avions pour transporter plus de passagers à la fois. Alors cela est un indicateur qui montre que la pollution due au transport aérien ne risque pas de diminuer.
Pourquoi le transport aérien est un grand pollueur ?
Le transport aérien pollue plus qu’on ne le pense, car les chiffres officiels ne prennent en compte que le gaz émanant du Kérosène. La combustion d’un kilogramme de ce carburant générant 3,16kg de C02, explique Réseau Action Climat.
Ainsi ce secteur est à l’origine d’autres pollutions qui ont un impact sur le climat. Mis à part le Kérosène, il y a la vapeur d’eau que les avions dégagent à haute altitude. Scientifiquement appelée Trainées blanches, cette vapeur favorise l’apparition de nuages susceptibles de réchauffer la planète.
Les autres émissions du transport aériens négligées
Il y a également deux autres gaz à effet de serre qu’émettent les réacteurs des avions à travers l’oxyde d’azote. Il s’agit de l’ozone (O3) et du méthane (CH4). Leur concentration dans l’atmosphère a des impacts importants sur le climat.
En prenant en compte l’ensemble de ces gaz, le transport aérien est alors à l’origine de 4,9 % du réchauffement climatique mondial. C’est donc un contributeur d’émissions de gaz à effet de serre de premier plan, conclue le rapport de Réseau Action Climat.