La saison pluvieuse au Mali : il y a eu beaucoup de pluies mais aussi des poches de sécheresse
La saison pluvieuse au Mali a commencé entre mois Mai-Juin, principalement dans la région de Sikasso. Selon les observations du service météorologiques du Mali, la saison pluvieuse 2020-2021 est bouclée en ce mois de novembre. Elle a été caractérisée par de fortes précipitations et quelques poches de sècheresse. Ce constat qui se fait depuis 2 ans s’explique par le réchauffement climatique global.
Comme caractéristique générale, cette année on peut retenir que la saison pluvieuse a été humide et plus longue que les autres années. Les quantités de pluies ont été également supérieures à celles des trois dernières années.
De fortes précipitations ont été aussi annoncées par la Météo. C’est ce qui a été le cas. Par exemple la ville de Bamako a reçu la plus forte quantité de pluie jamais enregistrée le 26 mai 2020. En une seule journée, il y a eu 134 millimètres de plus. « C’est un record. On n’a jamais enregistré cette quantité de pluie en une journée depuis les années 1950 », explique Mme Fofana, chargé de communication à Mali Météo.
Des signes perceptibles
Les changements climatiques sont perceptibles dans les manières dont les pluies viennent. Chaque année est exceptionnelle. Par rapport aux quatre dernières années, l’année 2020 a été la plus humide avec des phénomènes extrêmes, des vents violents et un record de pluie en 24 heures.
« Des quantités de pluies excédentaires au cumul moyen de la période 1981-2010 sont attendues au cours de Juillet-Aout à Septembre 2020 dans les localités de Kayes, de Nioro du Sahel, Koulikoro, Dioïla, Sikasso, Ségou, Mopti et le sud des régions de Tombouctou, Gao et Ménaka ». C’est qu’avait annoncé la Météo en début de l’hivernage 2020.
Ces prévisions pour la saison pluvieuse au Mali se sont réalisées. Par exemple, au nord du pays où les pluies devenaient rares ces dernières années, les quantités record de pluies ont été enregistrées cette année 2020. A Goundam, dans la région de Tombouctou, il a été enregistré plus de 300 millimètres de pluies entre Aout et Septembre. Cette quantité de pluie est supérieure à la moyenne dans la région qui est de 175 mm par an.
Dans l’extrême Sud du pays, les pluies ont dépassés la barre de 1400mm cette année. Dans le cercle de Yanfolila, à Filamana, une zone frontalière avec la Guinée et la Côte d’Ivoire, il a été enregistré 1462 mm cette année contre 1412 mm en 2019.
Au même moment où l’on enregistré des quantités record de pluies, il y a eu aussi des poches de sécheresse partout sur le territoire. C’est pourquoi l’Agence de la Météo avec l’appui du gouvernement et la CMDT, ont réalisé plus de 110 interventions de pluies provoquées à travers le pays, à l’exception des régions du nord.
Phénomènes extrêmes paradoxales liés au changement climatique
« De fortes pluies d’une part, d’autre part des poches de sécheresse ». Voilà entre autres des phénomènes extrêmes paradoxales que les scientifiques tentent d’expliquer par l’impact des changements climatiques.
Depuis la moitié du 19ème siècle, le théorème de Clausius-Clapeyron explique que plus l’air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d’eau. Selon cette théorie, la vapeur saturante de l’air augmente d’environ 7% par degré de réchauffement. Autrement dit, selon cette hypothèse chaque fois que la température augmente d’un degré, la vapeur saturante qui se trouve dans l’air augmente, elle, de 7%.
C’est cette pression de la vapeur saturante qui fait apparaitre de l’eau liquide. Ainsi les fortes précipitations que nous rencontrons ces dernières années pourraient être dues aux hausses de température.
Hausse de température qui est évaluée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de 1,1 à 6,4 °C supplémentaires au cours du 21ème siècle.
Augmentation de température est due aux activités humaines
Selon ce Groupe d’Experts cette augmentation de température est due aux activités humaines. Les pays industrialisés sont les plus grands émetteurs des gaz à effet de serre. Cependant même si les responsabilités des pays face à cette situation ne sont pas les mêmes, les conséquences restent globales, voire pires pour les pays en voie de développement.
Que ça soit le Mali, le Burkina Faso ou l’Australie, la théorie de la modélisation climatique et les observations semblent donc converger vers la même conclusion : les pluies se sont intensifiées au cours des dernières décennies et continueront à s’intensifier dans le futur sous l’effet du réchauffement global.
Mali-Folkecenter Nyetaa