La tradithérapie dans la région de Sikasso
Crédit Photo: Mali-Folkecenter Nyetaa
La tradithérapie ou médecine traditionnelle est très utilisée dans la région de Sikasso au Mali. Elle se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui implique l’usage des plantes pour soigner. Eu égard à l’importance accordée à ce secteur au Mali, l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa et l’Institut National de Recherche en Santé Publique ont collaboré pour recenser les espèces à usage médicinal et alimentaire. Ce recensement a été réalisé dans la région de Sikasso, dans les communes riveraines qui hébergent de nombreux tradithérapeutes.
Au cours de ce recensement du MFC les échanges avec des tradithérapeutes ont porté entre autre sur les arbres les plus utilisés dans les traitements de différentes maladies, les méthodes de cueillettes de ces plantes, les maladies qu’ils traitent le plus souvent, leurs techniques de protection des arbres etc.
Crédit Photo: Mali-Folkecenter Nyetaa
Les arbres ont une richesse prodigieuse
Au Mali la tradithérapie ou la médecine traditionnelle est appréciée dans la région de Sikasso, car c’est une zone où beaucoup d’arbres.
« Je me suis spécialisé dans les traitements à base de plantes et de minéraux contre les différents maux de ventre comme les brûlures d’estomac, les ballonnements, la stérilité et les douleurs liées à la grossesse », a déclaré Sékou SANGARE, tradithérapeute à Filamana.
Il a ajouté qu’il traite le plus fréquemment les douleurs physiques, les maux de tête et les enflures.
« J’exerce depuis plus de 10 ans. Je peux fabriquer 4 produits différents à partir d’une seule plante dans le domaine de l’alimentation ou du traitement des maladies », Malodo DIAKITE, tradithérapeute à Yorobougoulan.
L’utilisation des engrais chimiques et la coupe inopinée des arbres thérapeutiques décriées
Selon Lassana Soumano, la principale difficulté à laquelle ils sont confrontée est la rareté des arbres à cause de la déforestation. « Les engrais et les produits chimiques qu’on utilise dans les champs font disparaitre certains arbres. Aujourd’hui, il faut des espaces là où on n’utilise pas ces produits chimiques. » a-t-il déclaré.
Sékou SANGARE, tradithérapeute, également déplore la difficulté d’accès aux arbres médicaux. « Auparavant, les alentours du village suffisaient pour trouver les arbres dont nous avons besoin. Maintenant, il nous faut aller au-delà de 5 à 6 kilomètres », a-t-il témoigné.
Il ajoute que cela est dû au fait que certains ignorent les techniques à adopter. « Quand on coupe une partie de la racine d’un arbre, il faut la couvrir avec de la cendre. Cela va permettre à la partie de se régénérer. Si cela n’est pas fait l’arbre meurt. »
Tous les tradithérapeutes interviewés conseillent le respect strict des règles de la coupe des arbres pour les préserver et protéger l’environnement par la même occasion.
Cellule de Communication MFC
